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LA FFSA ENTRAVE L'ORGANISATION DES TRACKDAYS

Depuis la reprise de la saison printanière des trackdays, nombreux ont été ceux et celles à avoir été informés que les règles techniques et de sécurité sur circuits asphalte avaient été significativement modifiées par la  FFSA (Fédération Française du Sport Automobile).

Il existe en effet un document "Règles techniques et de sécurité des circuits asphalte" publié par la FFSA (disponible ici : Règles techniques et de sécurité (FFSA) - voir article - voir article II A 11 page 13 du document) et qui décrit en détails les recommandations et obligations auxquelles doivent se conformer les circuits qui accueillent les participants aux trackdays. Ce document officiel définit ainsi un certain nombre de règles, notamment en terme d'organisation, d'encadrement, d'aménagement, de signalisation et de protection. Il y a été introduit le 29 octobre 2014 une notion de "catégorie de véhicules" définissant les types de véhicules autorisés ou non à rouler ensemble.

Cet article précise notamment "qu'il n'est pas autorisé de mélanger des véhicules à roues découvertes avec des véhicules à roues couvertes par des ailes." (…) "Il n'est pas autorisé de mélanger des véhicules de type "Tourisme ou GT", avec des véhicules de type "sport biplace ou monoplace" dont le poids est inférieur à 800 kg."

Sans surprise, le texte en question est sorti d'un chapeau purement administratif sans que qui que ce soit n'ait pris le soin de définir clairement les termes de "véhicule de sport", "véhicule de tourisme" ou bien encore "GT".  A contrario, on parle dans ce document de quelques cinq "catégories" définissant les véhicules à carrosserie fermée ou ouverte, les monoplaces, les camions et autres véhicules expérimentaux.

Supertrackday a fait partie des nombreux acteurs de la pratique du sport automobile de loisir à avoir contacté le service Règles Techniques et de Sécurité de la FFSA (RTS) qui nous a étrangement précisé qu'il "appartenait aux circuits, et non à la fédération, d'informer les participants des règles de roulage applicables sur leurs tracés" ! Tout en nous précisant qu'au delà de l'obligation de respecter la règlementation FFSA, chaque circuit pouvait également définir des règles plus strictes afin de garantir la sécurité des participants…

Etrangement, la FFSA inscrit de nouvelles règles au cahier des charges (déjà bien compliqué) des circuits mais affiche dans le même temps une volonté d'éviter toute forme de communication, quand bien même celle-ci pourrait permettre à tous les acteurs d'y voir un plus clair. Ce surprenant état d'esprit de la FFSA s'inscrit ainsi dans l'air du temps qui prévaut dans une France au ralenti : toujours plus de règles, toujours plus de normes, toujours plus de contraintes… Aux dernières nouvelles on compterait d'ailleurs en France plus de 400.000 règles disséminées dans 139.334 articles de décret, réparties dans… 64 codes ! (lire ici)

Dans l'inextricable carcan administratif et fiscal qui se resserre chaque jour un peu plus pour chacun d'entre nous, la coercition est constante et nous inflige la lancinante vérité que "la liberté c'est faire ce qu'autorise les lois".  La pratique du sport automobile n'y fait pas exception.

Entre les règles de bruit toujours plus strictes conduisant certains circuits à des interdictions de roulage à répétition,  voire des menaces de fermetures administratives (Charade, La Bresse, Albi, Lédenon, etc.) et l'arrivée non concertée des règles instaurées par la FFSA telles que décrites ci-dessus, on finit par ne plus avoir de doute sur l'avenir du sport automobile amateur. Si l'on considère par ailleurs que la pratique du karting est de plus en plus réglementée et soumise à une pression administrative là encore toujours plus forte, alors le risque devient plus que majeur…

Dans ce climat parfaitement détestable, la concertation des acteurs prépondérants de l'environnement des trackdays (organisateurs, sites internet, moniteurs, etc.) avec les circuits automobiles a permis de tisser une trame générale de bonne compréhension, non sans certaines ambiguïtés de taille.

On a ainsi facilement compris que par véhicule de type "sport biplace ou monoplace" la FFSA désignait les Formule Renault, Formule 3 et consorts tandis que les prototypes étaient regroupés au sein des pelotons de Funyo, Norma, Ligier, Radical, Tatuus et les barquettes en tous genres.

Très curieusement, une Radical SR3 SL,  une Ariel Atom et certaines Caterham (pourtant au ras du sol !) sont quant à elles classées comme des véhicules de type "GT" et peuvent donc continuer à rouler avec les voitures de tourisme ! Les propriétaires de KTM X-Bow, Super Seven (replica) et certaines autres autos demeurent de leur côté dans un flou pas franchement artistique…

Si l'on considère les accidents mortels intervenus en Europe ces cinq dernières années dans le cadre de trackdays, on constatera que, contre toute attente, aucun n'est intervenu entre protos, monoplace et GT. Dans chacun des cas, ces accidents mortels ont eu lieu soit entre plusieurs GT soit pour une GT seule.

Etrangement encore, la FFSA fait ll'impasse sur des règles de bon sens qui pourraient installer une sécurité durable dans la pratique des trackdays :
- L'instauration de briefings obligatoires, sous la responsabilité stricte des organisateurs (et pas facultatifs comme on l'observe encore dans de nombreuses journées) où l'on vérifierait individuellement et rapidement la bonne connaissance des règles de sécurité afférentes à la conduite sportive sur circuit (drapeaux, responsabilité du conducteur, règle de dépassement, etc.);
- L'obligation d'être coaché individuellement ou collectivement au minimum 30 minutes par un encadrant diplômé sur un circuit non connu du conducteur;
- L'obligation de rouler avec les feux allumés (voir notre recommandation ici);
- ou bien encore l'interdiction de prendre des passagers autres qu'un encadrant diplômé.

Pendant ce temps là, les organisateurs les plus réactifs ont pris les devants en instaurant des journées spécifiques pour certaines catégories tout en anticipant des mesures encores plus strictes de la FFSA... qui pourrait bien décider de prendre sa dîme au passage !

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